“N+8” - textes.
Selinofilimeni
(musique : Frédéric Gerchambeau/Bruno Vigneux – paroles : Bruno Vigneux)
Embrassée par la lune
enlacée par la nuit
les yeux sertis de souvenirs
tu sais quand on vivait
Embrassée par la lune
sous d'étranges lumières
était-ce toi dans ce halo
je ne saurai jamais
Je crois qu'ils sont jaloux
de nous voir nous aimer
ils sont encore plus gris qu'avant
leur pardessus ruisselle
Leurs SUV vrombissent
terrifiés par l'éclipse
la pluie n'a plus aucun secret
tout n'est que tourbillon
Embrassée par la lune
& plus si affinités
explosion de vos corps célestes
vous voilà deux déesses
(St-Jean, août/septembre 2021)
Nachtseelen
(musique : Frédéric Gerchambeau/Bruno Vigneux – paroles : Bruno Vigneux)
Nachtseelen
s'estomper dans la Nuit Bleue
la mer vineuse
le chaos qui rassure
Est-ce un rêve
car le silence est total
les étoiles
vangoghent l'horizon
Nachtseelen
voguer dans le ciel cobalt
l'altitude
a figé nos synapses
J'ai eu si peur
j'ai eu si peur que la nuit cesse
J'ai eu si peur
j'ai eu si peur de te perdre
J'ai eu si peur
j'ai eu si peur que la nuit cesse
J'ai eu si peur
j'ai eu si peur de te perdre
au matin
Dans le froid de l'espace
je flottais minéral
les souvenirs s'effacent
& le temps cannibale
Je froisse mes lyrics
je les lègue au néant
aux tempêtes cosmiques
au Sagittaire béant
Dans le froid de l'espace
je flottais minéral
les souvenirs s'effacent
& le temps qui m'avale
(Saint-Jean, 18 janvier 2022)
Nat og Dag
(musique : Frédéric Gerchambeau / Bruno Vigneux – paroles : Bruno Vigneux)
Nat og Dag – Nat og Dag
Nat og Dag – Nat og Dag
I don't know where I am
I don't know where I belong
I don't know what to do
should I just have some coffee ?
I don't know what is wrong
with all the things I try so hard
with all the things I do
I don't want to participate anymore
nothing makes any sense
any sense
confusion Night & Day
I don't know what to say
to all those snowy grey people
they seem to wait for me
as if I had the answers
but I have none
I wander Night & Day
any sense
confusion Night & Day
Nat og Dag – Nat og Dag
Nat og Dag – Nat og Dag
I do nothing but writing
Night & Day
Millions of sounds millions of notes
Night & Day
I hear rhythms & melodies
Night & Day
I do nothing but writing
Night & Day
Millions of notes millions of sounds
Night & Day
I hear rhythms & melodies
(Saint-Jean, 19-20 janvier 2022)
“Las Ilusiones” - textes.
Osijek
(Tournesols prosternés)
(paroles et musique de Bruno Vigneux)
Au bord le long ruban des tournesols prosternés
océan olympien que laminent les averses
le défilé des champs sous le brouillard araignée
le reflet des cigognes aux pointillés des fenêtres
A mesure que le train oscille vers Osijek
A mesure que le train oscille vers Osijek
Dépasser les arpents de tournesols prosternés
blessés, couchés, vaincus par des litres de tristesse
des façades oubliées voilant la délicatesse
comme commémorant ce qu'on ne peut pas soigner
A mesure que le train oscille vers Osijek
A mesure que le train oscille vers Osijek
Le stylo a rippé, renonçant à écrire
la pluie & le brouillard ont pompé l'encre à sec
le ciel abandonné lentement se déchire
à mesure que le train oscille vers Osijek
(Osijek/Samobor/Zagreb/Rijeka, 16-20 juillet 2016)
Vlak !
(paroles et musique de Bruno Vigneux)
Tout est intact
La pluie qui délave les gares
les wagons rouillant sur le quai
au fond de rames désertées
des grafs dont le sens s'est perdu
Sous un ciel gris d'estampe
dans le silence des souffleries
Vlak ! Tout est intact
Tout est intact
Les rues plus noires que l'hiver
qu'on déambule à perdre pied
sifflant son Brel entre les flaques
à la main un bouquet fané
La solitude rampe
dans le silence des souffleries
Vlak ! Tout est intact
Tout est intact
Le lit si blanc qu'on croirait Dieu
le premier de ces longs adieux
des maisons vidées de leur chair
des mains qui ne sont plus que tièdes
La folie sous les tempes
dans le silence des souffleries
Vlak ! Tout est intact
(Varazdin/Koprivnica, 16 juillet 2016)
Nébuleux software
(paroles et musique de Bruno Vigneux)
Nanti m'affirmaient-ils
tes clics de bric & de broc
oublie ton bloc-terrier
parmi la fumée de l'écran
Ainsi passent les nuits
haschich du casque virtuel
assassin de mes jours
Hakem m'achève en première aube
Mon cerveau monte en neige
aspiralé de pixels
congélation des muscles
maître du nébuleux software
Nanti m'affirmaient-ils
tes clics de bric & de broc
oublie ton bloc-terrier
parmi la fumée de l'écran
Nanti m'affirmaient-ils
avant que je ne les perde
dans le nuage-hüzün
où j'ai usé mes rêves
(Saint-Jean, 11 novembre 2017)
Rebooting clouds
(paroles et musique de Bruno Vigneux)
Ciel lourd, envahi d'électrons
bouilli par décembre
nuages à l'amble
Frontière annexée par l'hiver
suintant mélancolie
Rebooting clouds
all along the way
Rebooting clouds
the saddest of days
Censure – que les gens se rassurent
chacun est à sa place
– les haillons sous les néons glacés –
Ciel lourd comme le regard des hommes
assis la main tendue
– bravant le vibrato de Tino Rossi –
Rebooting clouds
all along the way
Rebooting clouds
the saddest of days
Rebooting clouds
all along the way
Rebooting clouds
the saddest of days
L'horizon se craquèle tel une banquise
il frappe halogène Santa & ses rennes
Demain, les nuages auront bouffé l'angoisse
Demain, peut-être, un soir de fête
(Fondettes/Saint-Jean, fin décembre 2017 – début janvier 2018)
Víctor, victorieux
(à Víctor Jara, 1932-1973)
(paroles et musique de Bruno Vigneux)
Programmés pour ne jamais se taire
pour être la voix face au vent
les doigts rivés sur leur guitare solaire
ils ont fait de la nuit un rêve éclatant
Victorieux les poètes
de combats sans trêve
n'en font qu'à leur vilaine tête
aux si puissantes lèvres
Qu'on les jette à l'oubli du désert
qu'on les ravage au fer blanc
les doigts même brisés s'agitent au vent
les poings restent levés porteurs de colère
Victorieux les poètes
de combats sans trêve
n'en font qu'à leur vilaine tête
aux si puissantes lèvres
(Saint-Jean/Fondettes, fin décembre 2017- début janvier 2018)
Medialuna
(paroles et musique de Bruno Vigneux)
Chiens lunaires, monstres-vigognes
dans la chaleur binaire qui décortique & qui cogne
les champs de pierre bise
Collusion de débris rocheux
complotant l'explosion, arc-en-ciel vertigineux
en bouts de terre promise,
météore, poussière brune,
terreau du sang des mots éparpillé sous la lune,
des souffrances passées
Chients démons, monstres-nandous
reniflant le limon d'antédiluviennes boues
Le ciel s'est abaissé
J'irai égarer mes heures sous la Medialuna
Medialuna – Medialuna
aux cris de San La Muerte, de la Mulanima
- reflets dans mon café
Medialuna – Medialuna
Demi-astre, quart de soleil
cautérise le désastre & éblouit de merveille
le spleen européen
Chiens fantômes, monstres-condors
azuleros du dôme ou dort encor El Señor
son sommeil surhumain
J'irai égarer mes heures sous la Medialuna
Medialuna – Medialuna
aux cris de San La Muerte, de la Mulanima
- reflets dans mon café
Medialuna – Medialuna
Mais quoi de mieux qu'une légère ivresse
la lenteur du pisco faisant écho aux sables
écarlates des canyons où le temps étale sa paresse
la quebrada sans nom, sans horizon véritable ?
Medialuna – ton pâle éclat
Autour de moi – Medialuna
Chiens lunaires, monstres-vigognes
sous un ciel adultère qui décortique & qui cogne
le désert insatiable
enracinent, saignant des crocs,
la vapeur des machines au milieu des San Pedro
dans leur nocturne fable
Mais quoi de mieux qu'une légère ivresse
la lenteur du pisco faisant écho aux sables
écarlates des canyons où le temps étale sa paresse
la quebrada sans nom, sans horizon véritable ?
Mais quoi de mieux qu'un croissant crevant la nuit
pour oublier sa peine au sortir de l'hiver?
Tout est fossilisé dans cet obscur circuit
où les monstres-vigognes chassent les chiens lunaires
Medialuna – ton pâle éclat
Autour de moi – Medialuna
(Saint-Jean/Fondettes, avril 2012-novembre 2016)
Fernweh
(paroles et musique de Bruno Vigneux)
Le désir de partir
la soif d'un autre horizon
sans raison que d'être ailleurs & vivant
échapper à l'hüzün
en escaladant les dunes
contempler à l'infini l'océan
les lacets des rivières
jamais lassés des cratères
des forêts des plaines & des déserts
Le désir de partir
si fort qu'on croit défaillir
embolie du ciel gris de l'automne
aussi loin que nous portent les vents
aussi loin que nous portent les vents
aussi loin que nous portent les vents
aussi loin que nous portent les vents
Le désir de s'enfuir
pour compléter l'horizon
sans maison que l'air glacial de la steppe
rencontrer les humains
au regard fier & lointain
les mains tannées cramées comme de vieux ceps
aussi loin que nous portent les vents
aussi loin que nous portent les vents
de la foule au regard ensablé
aussi loin que nos pas l'ont rêvé
(Boissy/Saint-Jean, décembre 2016)
Chant de Nezahualcóyotl
(paroles : Nezahualcóyotl Alcomitzli –
musique : Bruno Vigneux)
Niuinti, nichoka, niknotlamati,
nik mati, nik itoa,
nik ilnamiki :
Ma ka aik nimiki
ma ka aik nipoliui.
In kan ajmikoa,
in kan on tepetiua,
in ma onkan niau...
Ma ka aik nimiki,
ma ka aik nipoliui.
(domaine public)
Traduction française :
"Je suis ivre, je pleure et me tourmente
Je pense, et me parle, et me dis en moi-même :
Si la mort jamais ne venait
Et si j'étais sûr de ne jamais disparaître ?
Là où la mort n'existe pas
Là où elle est réduite à merci
C'est là-bas que je m'en vais".
Si la mort jamais ne venait
Et si j'étais sûr de ne jamais disparaître ?
(Pascal Coumes et Jean-Claude Caët)
Nuevo Eden
(paroles et musique de Bruno Vigneux)
Il faut garder ce rêve
sur les chemins de sable stérile
que repousse la forêt
le ciel des traînées de minium
Il faut garder ce rêve
de nos maisons rouillées par la pluie
pourries par l'incertitude
face au vent trempé de l'enfer
le conserver intact
précieux comme un filon d'utopie
qu'il maintienne en vie nos fils
le ciel des traînées de minium
Tu sais, là-haut, sur la route endiablée
les camions viendront nous sauver
quand le torrent sera sec
quand sera guérie la tempête
Il faut garder ce rêve
oublier que nous fûmes heureux
nous avions l'eau & le feu
des murs & un toit sur nos têtes
Ici la terre est grise
parfois rouge du sang des géants
c'est le règne de la boue
le ciel des traînées de minium
Tu sais, là-haut, sur la route endiablée
les camions viendront nous sauver
quand le torrent sera sec
quand sera guérie la tempête
un jour, peut-être
(Saint-Jean, 28 août 2018)
Calopsittes
(Paroles et musique de Bruno Vigneux)
Seul comme un grain de sable
au milieu de ses semblables
rêvant à la fin des temps
d'un bleu éclatant
Drogué par le smog des nos années de granit
pépite encore le sifflement des calopsittes
pâle éclat d'une étoile aux confins des cris de guerre
Quand on aura bouffé la terre
leurs chansons seront requiem
Reste à l'abri des bombes
corbeau parmi les colombes
ton havre un bunker de paille
sourd à la grenaille
Drogué par le smog de nos années de granit
résiste encore le cliquetis des calopsittes
fier & dernier éclat la joie défiant la misère
Quand on aura bouffé la terre
leurs chansons seront requiem
(Boissy/St-Jean, 5-7 septembre 2015)
Matamore
(paroles et musique de Bruno Vigneux)
J'ai pas peur du silence
j'ai pas peur de ces longs instants
vivement
le sifflement du train
Je tourne en rond
dans un hasard capitonné
il faut soudain que le café
glisse un glouglou rassurant
Je m'épisode
le ciel a perdu sa couleur
un lointain grognement d'avion
remplit les interstices
J'ai pas peur du silence
j'ai pas peur de ces longs instants
vivement
le sifflement du train
J'ai pas peur du silence
j'ai pas peur de ce bruit incolore
vivement
un coup de téléphone
(Trilport, 15 novembre 2014 – Boissy, 16 août 2016)
La noche se achaplina
(instrumental - musique de Bruno Vigneux)
“Las Ilusiones” - English lyrics.
Osijek
Beside long strips of bowed down sunflowers
Olympian ocean laminated by showers
Narrow ways of fields under the spider sun
Reflection of storks at windows' stippling
As the train oscillates to Osijek
As the train oscillates to Osijek
To overtake the acres of bowed down sunflowers
Wounded, taken down, vanquished by litters of sadness
Of forgotten facades veiling the sweetness
like commemorating what you cannot heal
As the train oscillates to Osijek
As the train oscillates to Osijek
The pen ripped, unwilling to write down
Rain and fog dried all the ink out
The forsaken sky slowly tears itself apart
As the train oscillates to Osijek
As the train oscillates to Osijek
Vlak !
Vlak !
All is intact
Rain that washes out stations
Rusting wagons on the docks
Down the deserted carriages
Meaningless graffitis
Under the etching-grey sky
Between the blowers' silence
Vlak ! All is intact.
All is intact
Streets darker than winter
Streets you wander through to be lost
Whistling Brel' songs between the puddles
A withered bunch at hand
Solitude is crawling
Between the blowers' silence
Vlak ! All is intact.
All is intact
A bed so white you think it's God
The first of these long goodbyes
Houses with no more flesh
Hands that are no more than lukewarm
Madness under temples
Between the blowers' silence
Vlak ! All is intact.
Nébuleux Software (Cloudy Software)
Affluent man they said to me
With your randomly clicks
Forget your block hole
Amidst the smoke of the screen
Thus pass my nights
Hashish of the virtual helmet
Assassin of my days
At first light Hakem kills me
My brain is whipped up
In pixels' spirals
Freezing of the muscles
Master of the Cloudy Software
Affluent man they said to me
With your randomly clicks
Forget your block hole
Amidst the smoke of the screen
Affluent man they said to me
Before I lost them
Down in the hüzun-cloud
Where my dreams were worn out
Rebooting Clouds
Heavy sky
Invaded by electrons
Boiled by December
Ambling clouds
Frontier
That winter annexed
Weeping melancholy
Rebooting clouds
all along the way
Rebooting clouds
the saddest of days
Censorship
Let people be reassured
Everyone stays at their place
(Rags under frozen neons)
Heavy sky
Like the look on the face
They have when they beg
(facing Tino Rossi's vibrato)
Rebooting clouds
all along the way
Rebooting clouds
the saddest of days
The horizon is cracked
Like an ice floe
Its halogen light strikes
Santa and his reindeers
Tomorrow clouds will have eaten anguish
Tomorrow, maybe : a party night
Víctor, victorieux (Víctor, victorious – dedicated to Víctor Jara 1932-1973)
Programmed never to be silenced
To be the voice facing the wind
Fingers attached to their solar guitar
They transformed the night into a dream
Victorious poets
Of never ending fights
Naughty them doing whatever they want
With their powerful lips
You can throw them in forgotten deserts
Devastate them with tinplate
Their broken fingers still wave in the wind
Their fists still stand with anger
Victorious poets
Of never ending fights
Naughty them doing whatever they want
With their powerful lips
Medialuna
Lunar dogs, vicuna monsters
In the binary heat that peels and bangs
Fields of brown rocks
Collusion of rocky debris
Ploting the explosion, vertiginous rainbow
At the end of the promised land
Meteor and brown dust
Bloody ground of words scattered under the moon
From past sufferings
Devil dogs, rhea monsters
Smelling antediluvian mud & silt
The sky has lowered down
I will loose my hours under the medialuna
At the sound of San La Muerte and the Mulanima screaming
Reflecting in my coffee
Half star, quarter sun
They cauterize disaster and dazzle with wonders
European' spleen
Ghost dogs, condor monsters
Azulejos from the dome where El Señor still sleeps
His superhuman sleep
I will loose my hours under the medialuna
At the sound of San La Muerte and the Mulanima screaming
Reflecting in my coffee
What is better than a slight drunkenness
Pisco slowly echoing canyon-red sands
Where time spreads out its laziness
Quebrada with no name, with no real horizon ?
Medialuna – your dim light
Medialuna – all around me
Lunar dogs, vicuna monsters
Under an adulterous sky that peels and bangs
A voracious desert
Rooting with bloody fangs
Steaming machines amidst San Pedros
In their nocturnal tales
What is better than a slight drunkenness
Pisco slowly echoing canyon-red sands
Where time spreads out its laziness
Quebrada with no name, with no real horizon ?
What is better than a crescent bursting the night
To forget your sorrow at the end of winter ?
All is fossilized in this dark circuit
Where vicuna monsters hunt lunar dogs
Medialuna – your dim light
Medialuna – all around me
Fernweh
The will to leave
The thirst of new horizons
With no reasons but to be alive somewhere else
Escaping hüzün
Climbing the dunes
Endlessly watching the ocean
Rivers' switchbacks
Never tired of craters
Forests, plains & deserts
The will to leave
So strong you think you might faint
Autumn's grey sky's embolism
As far as the wind take us
The will to run
To complete the horizon
With no house but freezing steppes' air
To meet humans
With their proud distant eyes
Hands tanned & burned like old vine stocks
As far as the wind take us
Far away from the sand stuck crowd
As far as our steps have dreamed of
Chant de Nezahualcóyotl (Song of Nezahualcóyotl)
I am drunk, I cry, I torment myself
I think, I talk to myself, saying :
"If death was never to come
If I were sure not to disappear ?
Where death does not exist,
Where it it reduced to ashes,
This is where I will go".
If death was never to come
If I were sure not to disappear ?
(Original poem written in nahuátl by Nezahualcóyotl, 1402-1472).
Nuevo Eden
You have to keep this dream
On paths of sterile sand
Let the forest grow again
Sky like traces of minium
You have to keep this dream
Of our houses rusted by the rain
Rotten by incertainty
Facing hell's wet wind
Keep it intact
Precious like a lode of utopia
Let it keep our sons alive
Sky like traces of minium
You know, up there
Up in this hellish road
Trucks will be coming to save us
When the torrent runs dry
When the tempest is cured
You have to keep this dream
Forget that we were happy
We had fire and water
We had walls, we had a roof above our heads
Here the land is grey
Sometimes red from giants' blood
Here is the reign of mud
Sky like traces of minium
You know, up there
Up in this hellish road
Trucks will be coming to save us
When the torrent runs dry
When the tempest is cured
Maybe one day
Calopsittes (Cockatiel parakeets)
All alone like a grain of sand
Amidst fellow humans
Dreaming of the end of times
Blazing blue
Drugged by our years' smog, those granite years
The parakeets still peep
Dimly shining star at the borders of war screams
When we have eaten Earth up
Their song will be requiem
Stay safe from the bombs
Crow amidst the doves
Your refuge is a straw bunker
Deaf to the shots
Drugged by our years' smog, those granite years
The parakeets still resist
Proud last shining joy facing misery
When we have eaten Earth up
Their song will be requiem
Matamore (Braggart)
I'm not afraid of silence
I'm not afraid of these long moments
Can't wait for hearing the train whistling
I go round in circles
Randomly padded
Suddenly coffee has to make
Its comforting gobble
I incident myself
Sky has lost its colors
In the distance a plane is growling
Filling the cracks
I'm not afraid of silence
I'm not afraid of these long moments
Can't wait for hearing the train whistling
I'm not afraid of silence
I'm not afraid of this colorless sound
Can't wait for a phone call
All music and lyrics : Bruno Vigneux
(except where indicated).
All rights reserved.